Françoise Dorin
De la chanson au roman

par Luc Antonini 

 

La romancière et comédienne Françoise Dorin est décédée vendredi 12 janvier des suites d'une longue maladie quelques jours avant son 90e anniversaire, a annoncé à l'AFP son petit-fils.

 "Ma grand-mère est décédée ce matin à l'hôpital de Courbevoie (Hauts-de-Seine). Elle était malade depuis plusieurs années", a indiqué son petit-fils Thomas Mitsinkides, fils de Sylvie Poiret, la fille de Jean Poiret et Françoise Dorin.

Célèbre femme de lettres, Françoise Dorin a également signé les textes de plusieurs chansons dont “Que c’est triste Venise” et “N’avoue jamais”, ses deux plus grands succès. Malgré son succès dans la chanson, peu de gens connaissent ce côté de son talent et ne voient en elle que la romancière et la dramaturge. Les Dorin sont originaires de la Charente et par sa mère, Françoise Dorin est issue de la Haute Normandie; notre romancière a des ancêtres dans les villages de Yvetot, Robertot, Cany-Barville, Saint- Paer, Épinay-sur-Duclair.

 

Le père de Françoise Dorin

René Dorin est clerc de notaire à 18 ans tout en faisant partie de l’orchestre municipal en tant que violoniste. En septembre 1912, il commence son service militaire à la musique du 119e régiment d’Infanterie à Courbevoie. Il fait toute la Première Guerre mondiale dans les tranchées. Il commence à écrire et chanter des couplets satiriques et contribue ainsi à remonter le moral de ses compagnons d’infortune. Démobilisé en 1919, il s’installe à Paris, se marie et pour vivre, joue du violon dans les cinémas. Il rencontre le chansonnier montmartrois Fursy et en août 1920, il débute aux côtés de Paul Colline dans Ta bouche Dédé. Dès lors, il se produit comme chansonnier au Caveau de la République, au Moulin de la chanson, aux Deux Ânes… Maurice Chevalier interprète en 1927, sa chanson Marguerite. Dès juin 1930, René Dorin enregistre ses textes : Les années sont courtes, Ah! les salauds, C’est-y pas mieux comme ça ?… Il quitte les petits cabarets pour se produire dans des salles plus prestigieuses : l’Olympia, le Palace, la salle Pleyel…

René accumule les succès tout au long des années 30 avec ses revues : Drôle d’époque, Ah! les salauds, X.Y.Z., Lavalisons, Un coup de rouge, Vive la France… En 1937, il anime avec Souplex, Marsac, Sourza, Mathis, Rieux et Charley, le Quart d’heure Cinzano sur le Poste Parisien. Il continue de se produire dans les cabarets parisiens et à la radio pendant l’Occupation. Dès novembre 1940, il monte la revue Occupons-nous, au Théâtre des Variétés. En juillet 1941, il anime à la radio, Le cabaret de Paris…

 Après guerre, il poursuit ses activités à la radio et dans les cabarets, notamment aux Deux Ânes. Il a écrit plus de 600 chansons et une quarantaine de revues. Comment voulez-vous que soit sa fille qui baigne dès son plus tendre âge dans ce monde cultivé et plein d’humour.


Les débuts de Françoise Dorin

Françoise Dorin débute sa carrière artistique en étant comédienne avec Michel Piccoli et Roger Hanin. Parallèlement, son père lui fait découvrir la littérature classique. Au bout de quatre années, elle quitte Piccoli et Hanin pour travailler pendant trois ans dans les revues de son père au Théâtre des Deux Ânes.

  Patronymes étudiés: Aussy – Baudry – Bazire – Caste – Chauvin – Darrieux – Dorin – Durand – Forcher – Gueudry – Guilbert – Hugon – Lhermitte – Martine – Millet – Mitsinkides – Ogeron – Philippe – Poiré – Resse – Touchon

 

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© Généalogie Magazine N ° 301