Les Mitterrand

par Luc Antonini

 Il y a quelques années nous avons déjà publié un article sur la famille de l’ancien président de la République. Nous profitons de la sortie chez Perrin de l’ouvrage de Robert Schneider Les Mitterrand pour refaire un point sur cette famille, ses origines et ce qu’elle est devenue.

Les Mitterrand étaient simples vignerons, tantôt propriétaires, tantôt simples journaliers, dans un petit village au nord de Bourges.Thibault Mitterrand est né vers 1601 à Vignoux sous les Aix (Cher) où il épouse en 1632 Antoinette de La Plaine d’où Sylvain et Pierre qui a une nombreuse postérité de son mariage en 1652 avec Pasquette Jacquier. Sylvain Mitterrand unit son destin à Noëlle Cormeau.Le fils aîné de Sylvain Mitterrand, Claude, épouse la fille d’un vigneron de Vézelay, en 1680. Son petit-fils, Mathurin est le premier Mitterrand à quitter la campagne pour s’installer à Bourges, au printemps 1712, avec sa femme, Marie Roueau. Mathurin continue d’exploiter une vigne hors de la ville. La vie est dure dans le Berry sous Louis XIV où la peste et la famine frappent à nouveau à plusieurs reprises. Mathurin et Marie survivent pourtant. Leur fils, Martin, journalier, épouse à Saint Médard (Cher) le 7 janvier 1738 Françoise Giraudon, fille de Rémond Giraudon maître vigneron et de Françoise Blecard. Martin devient vigneron et cultive la terre de son beau-père.

Son premier fils Gilbert, apprit les rudiments de lecture et d’écriture chez les frères des écoles chrétiennes. Il est le premier de la lignée à pouvoir signer son acte de mariage, le 10 juin 1766 à Saint-Pierre le Marché avec Françoise Robert, fille de Jean Robert et de Marie-Louise Cotasson. Il fait partie du petit peuple des vignerons. Son fils, né le 27 février 1773, porte le prénom de son grandpère et travaille à son tour dans la vigne. Martin Mitterrand, journalier, a 20 ans lorsqu’il épouse Marie Lecette, une domestique, le 22 avril 1793. Il évite la levée en masse décidée par la Convention. Il ne fait pas partie de ces « patriotes assez ouvent morts pour la France » dont parle François Mitterrand. Martin Mitterrand est le premier des Mitterrand à ne pas se marier religieusement.  

Les biens du clergé ont été confisqués, les églises désaffectées. Les fils de Martin Martin a trois fils.Jean-Baptiste Mitterrand, qui devient cordier. Jean Mitterrand, épicier et enfin Charles. Charles Mitterrand est menuisier, c’est lui qui, le premier, quitte le Berry, berceau de sa famille. Charles participe aux travaux d’aménagement du canal du Berry et lorsqu’ils s’achèvent décide de devenir éclusier à Roueron, en amont du village de Magnotte, dans la modeste maison de la compagnie, une seule pièce d’environ 25 mètres carrés avec un petit débarras attenant. Charles Mitterrand épouse à Bourges (Cher) le 23 juin 1840 Augustine Desjean, née à Saint Baudel (Cher) le 22 avril 1812, décédée à Bourges le 20 décembre 1897, fils de Jean Desjean et de Marie Gauriat. De cette union sont nés Alexandrine et Étienne morts très jeunes et Théodose sur qui reposent les espoirs des parents. Ils veillent à ce qu’il reçoive, comme eux, une solide éducation religieuse, mais aussi une meilleure instruction. Théodose ne sera pas éclusier comme son père, mais il choisira, lui aussi, un moyen de locomotion : le tout nouveau chemin de fer. Il entre à la compagnie Paris- Orléans qui dessert le Centre Ouest de la France. Il est fier d’appartenir au service public, conscient de ses responsabilités, à un moment où l’engouement des Français pour le train est à son apogée. Le 10 avril 1869 à Séreilhac, il épouse Zelma Laroche, fille d’un couple d’instituteurs limousins, Joseph Laroche et Marguerite du Soulier. Par cette dernière, les Mitterrand ont du sang des familles Noailles, Dampierre, Perusse, Vendôme, Choiseul, et du roi de France Louis VII. 

Les Laroche sont catholiques pratiquants. Théodose et sa jeune épouse s’installent dans une maison avenue des Bénédictins, près de la gare de Limoges. En 1873 la famille emménage rue des Tanneries, dans un immeuble de trois étages. Théodose démissionne de la compagnie Paris-Orléans, sans pour autant quitter le service public. Il devient « agent voyer (officier préposé à l’entretien des voies publiques sous l’Ancien Régime » de la voirie municipale de Limoges. Il exerce cette fonction pendant six ans. Il supervise les grands travaux. En 1881 il démissionne et réintègre la compagnie Paris-Orléans. Il est nommé chef de section à la gare de Romorantin. Zelma meurt, brusquement, le 16 janvier 1897. Après la première Guerre mondiale, son fils Joseph le fait venir à Jarnac où il meurt le 12 janvier 1920.

 

Patronymes étudiés:  Blanchet – Alluaud– Arragon – Aubinaud – Barbezières – Baud – Bernard de Javrezac – Bersiaud – Berthelot – Blécard – Boucheleau – Bréguet – Buijtendijk – Cachet – Cahier – Chatard – Chevreuse – Corlieu – Cormeau – Cotasson – Couturier – Debort – Declareuil – Delachanal – Delahaye – Delaroche – Desgens – Desjean – Dewavrin – Dhiersat – Donnely – Du Soulier – Du Soulier de Clareuil – Dupuy – Dusoulier – Faucher – Faure – Faure Labouarderie – Faure Labouharderie – Feuillet – Fillolois – Flachat – Fougas – Gauriat – Gautron – Georget – Giraudon – Gouze – Grandjean – Gravier – Grenaud – Guindan – Hubin – Huijgevoort – Ivaldi – Jacquier – Jolivet – La Plaine – La Roche – Lafargue – Lanié de Francheville – Lambert – Landry – Laroche – Le Roux – L'Epervenche – Lesestre – Lirand – Lorrain – Marcillat – Maulmont – Menouvrier – Mitterrand – Paris – Pastier – Pingeot – Poumeyrol – Quinque – Rabby – Renaud – René – Richard – Robert – Roumas – Rousseau – Rouzeau – Saderne – Saizit – Sales – Salle – Signard – Soubsdanes – Taret – Thirion – Thuillier – Touyéras – Touzet –Tremaux – Trouvé – Ulad-Mohand – Vannier-Moreau – Vautherin – Vignaud – Wegmann

© Généalogie Magazine N ° 288